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Langue française

Soutien aux projets de classe – 1 500 €

Vous êtes professeur de français en Finlande ? Postulez à notre bourse de 1 500€ destinée à financer 5 projets de classe autour de la langue et de la culture françaises ! Date limite : le 31 octobre.

Depuis quelques années, l’Institut français de Finlande et l’Ambassade de France financent une bourse visant à mettre en valeur le travail des professeurs de français en Finlande (classe 1 à classe 12). Notre objectif est de valoriser le métier d’enseignant, vous aider à concrétiser et partager vos projets, créer des liens et permettre des échanges entre les professeurs de français de Finlande. 

Les enseignants déposant un projet doivent s’engager, s’ils sont sélectionnés parmi les 5 lauréats, à présenter leur projet à l’Institut français de Finlande (Tehtaankatu 27-29D) lors de la soirée du jeudi 27 novembre 2025 entre 17h00 et 18h20.

OBJECTIFS DU PROJET

Les professeurs peuvent proposer un projet impliquant leurs élèves et destiné à améliorer leurs compétences linguistiques, promouvoir la langue ou la culture française, développer la connaissance de la francophonie, etc. Il peut s’agir d’un projet déjà effectué ou à venir, d’un voyage linguistique, etc. Celui-ci peut prendre diverses formes (présentation, reportage, affichage, exposition, mini-spectacle, intervention dans les classes, soirée francophone, etc.), pas de limite à l’imagination ! Pour être éligible, un projet doit être réalisé avec votre classe. 

Votre projet doit avoir pour but de valoriser le français dans votre établissement et de partager votre passion du français au plus grand nombre. Il n’est pas obligatoire d’avoir déjà monté ce projet pour le présenter. En effet, un projet en cours de réflexion pourra être proposé pour l’appel à projets à partir du moment où il est suffisamment détaillé. 

CRITERES D’ÉVALUATION
Les projets sont évalués en fonction des critères suivants :
V L’intérêt pédagogique et/ou culturel pour les élèves impliqués
V La valorisation de la langue française et/ou de la francophonie.
V La précision et la clarté de la description du projet
V L’originalité du projet

Seront rejetés :
X Les dossiers qui ne respectent pas la date limite du 31/10/2025.
X Les dossiers non détaillés du projet (titre, description du contenu)

MODALITÉ DE VERSEMENT
Ce fonds de 1500 € sera équitablement distribué aux 5 projets sélectionnés (300 € chacun) par notre comité de sélection dont les membres font partie du service de coopération et d’action culturelle de l’ambassade de France en Finlande et de l’Institut français de Finlande. Le versement sera effectué sur le compte de l’établissement du professeur. Une convention sera signée avec l’établissement et spécifiera que cette somme de 300 € devra être utilisée dans le cadre d’un projet pédagogique. .

CALENDRIER

Date limite de dépôt du projet : 31.10.25
Soirée de présentation et remise des prix : 27.11.25 

CANDIDATER

Lien direct : FORMULAIRE DE DEPÔT DU PROJET 

CONTACTS
Stéphane Alati
Attaché de coopération pour le français
Directeur des cours de l’Institut français de Finlande
stephane.alati@france.fi

Exemple de projet (2024) : 

« Création d’un laboratoire d’élevages d’insectes au sein de la classe » Lycée franco-finlandais d’Helsinki – Classe 1 

Entretien avec Jérémy Le Du, initiateur du projet 

Jérémy, qu’est-ce qui t’a inspiré à lancer le laboratoire d’élevage en classe ?
J’avais déjà mené ce type de projet. L’idée est d’utiliser l’élevage pour travailler le français dans d’autres disciplines, en particulier les sciences. Cela permet d’observer, de schématiser, de développer du vocabulaire spécifique, et donc d’introduire le français de manière naturelle. Les élevages donnent du sens et s’inscrivent bien dans l’approche par projet. 

Quel âge ont les élèves concernés ?
Ils ont commencé en première année (6-7 ans) et ont aujourd’hui 8 ans. Le projet est pensé pour durer sur quatre années, en cohérence avec les programmes finlandais qui valorisent l’observation de l’environnement, le vivant, l’élevage d’espèces et la culture de plantes. 

Quels sont les objectifs pédagogiques et scientifiques ?
En sciences, l’idée est vraiment de permettre aux élèves d’observer par eux-mêmes les différentes phases de développement, de comprendre par exemple comment s’organise une fourmilière, et de travailler à partir de l’observation directe plutôt que d’un savoir abstrait. Du côté du français, le projet offre l’occasion d’enrichir le vocabulaire spécifique, de s’exercer à la schématisation, à l’analyse d’images, et aussi de faire le lien avec des vidéos qui permettent d’aller un peu plus loin que ce que l’on peut constater en classe. 

Quels animaux avez-vous choisis et pourquoi ?
Nous avons choisi trois espèces différentes. Les phasmes d’abord, parce qu’ils sont très faciles à élever : ils demandent peu de contraintes et se nourrissent simplement de plantes qu’on trouve facilement, comme du basilic. Ensuite, les fourmis, qui sont un peu plus techniques car il faut du matériel adapté : une fourmilière observable par les enfants, un système pour réguler la chaleur et l’humidité. Nous avons d’ailleurs dû commander certaines espèces en France, où il existe des boutiques spécialisées. Enfin, nous avons tenté l’expérience avec la mante religieuse. C’est un choix plus ambitieux, car cette espèce est carnivore et nécessite un élevage parallèle de proies vivantes ainsi que des conditions assez strictes. Mais c’est aussi la seule espèce véritablement « chasseuse » que l’on puisse observer facilement en classe, et c’est très impressionnant pour les élèves. 

Quels ont été les principaux défis techniques et logistiques ?
L’acquisition du matériel (terrarium, vivarium, dispositifs de régulation), le coût plus important pour les fourmis, la difficulté de trouver certaines espèces en Finlande, et la gestion alimentaire pour la mante religieuse. 

Comment les élèves ont-ils réagi ?
Très motivés dès le départ et sur la durée. Ils ont été impliqués dans les soins (nourriture, vérification), ont donné des noms aux animaux, observaient régulièrement l’évolution. La curiosité reste forte, même si l’intérêt fluctue selon les phases. 

Comment évalues-tu les apprentissages et l’impact du projet ?
L’évaluation est formative. Les progrès se voient dans les productions : capacité à représenter les parties d’une espèce, à utiliser un vocabulaire précis. Le projet nourrit l’apprentissage dans la durée, en renforçant à la fois les sciences et le français. 

Comment le projet a-t-il fait évoluer le vocabulaire des élèves ?
Au départ, leur vocabulaire était très vague. Progressivement, il est devenu beaucoup plus précis. Les élèves demandent souvent « comment on dit ? », car ils veulent formuler des questions exactes. Les échanges se font en petits groupes ou en classe entière, selon les moments. 

Avez-vous prévu une restitution ou une exposition ?
Pas pour cette première année. Beaucoup d’autres classes sont venues observer directement, mais il n’y a pas eu d’exposition formalisée. Cela pourrait être envisagé à l’avenir, quand les élèves seront un peu plus grands. 

Quelles perspectives pour la suite du projet ?
L’idée est de poursuivre les élevages sur quatre ans, avec des espèces différentes chaque année, pour élargir la représentation du vivant et lier cela aux programmes. À terme, les élèves pourraient produire des exposés, des expositions, voire une pièce de théâtre ou un petit documentaire, surtout en classes 3 et 4. 

Quels conseils donnerais-tu à un enseignant qui voudrait se lancer ?
Commencer avec des espèces simples comme les phasmes ou les escargots, faciles à trouver et à élever. Une fois le matériel de base acquis, il peut être réutilisé avec d’autres espèces. Pas besoin de formation préalable : il suffit de tester, d’oser se lancer et d’apprendre en même temps que les élèves. 

Quel est ton regard sur l’apprentissage des sciences à travers ce type de projet ?
Il s’agit de mettre les élèves au plus près du vivant, de les faire observer et expérimenter pour donner du sens aux concepts scientifiques. On ne fait pas d’expériences directes sur les animaux, mais on favorise l’observation active et régulière. C’est une très bonne approche, adaptée en particulier aux plus jeunes.